offre de formation

Tous nos engagements ont été élaborés collégialement et sont appelés à s'enrichir au cours de notre campagne grâce aux rencontres que nous organisons. Vos commentaires sont donc les bienvenus : listepar@yahoo.fr


Offre de formation

Nos engagements



Objectifs et sens du projet :

Retrouver une autonomie pédagogique et un pouvoir d’invention qui permettent à une université de Lettres et Sciences Humaines d’affirmer sa raison d’être dans le monde qui vient.

Constat critique et nécessité d’une nouvelle politique

Notre communauté fait l’expérience depuis de nombreuses années de la détérioration des conditions dans lesquelles l'université doit assumer sa mission de formation dans un contexte de massification. Dans le même temps, la pression sociale sur les résultats s’est faite chaque jour plus forte.

L’obsession de l’évaluation, les impératifs administratifs et comptables se sont imposés au mépris des nécessités pédagogiques et des débats d’enjeux fondamentaux. La logique gestionnaire, théoriquement chargée de limiter les effets d'une pénurie chronique en réalisant des économies d’échelle, en diminuant le nombre d’heures de cours par étudiant et en dispersant les procédures de contrôle des connaissances, n’a fait qu’accentuer la dégradation des conditions d’enseignement.

Pour cesser d’aller dans le sens de cette dégradation continue, nous devons affirmer une politique qui mette enfin la gestion au service du projet de formation et non l’inverse. Cela implique que l’on se saisisse du terme d’autonomie pour lui donner un sens autre que purement gestionnaire.

Il s’agit d’une part de saisir l’occasion de la restructuration des UFR pour (re)conquérir en interne une autonomie pédagogique, une liberté d’invention et un droit à l’expérimentation, à contre-courant des effets cumulés d’homogénéisation des cursus niant la diversité des disciplines ; d’autre part de mettre à profit la constitution du PRES pour concevoir, au sein de l’université ainsi élargie, de nouvelles formations pluridisciplinaires et inter-établissements.


Lettres et Sciences Humaines :
une spécificité à valoriser


Nous ne pouvons ni nous satisfaire d’une université qui aurait à « s’adapter » à un « marché du travail » ni nous replier dans une tour d’ivoire de la culture et du savoir. C’est une troisième voie ambitieuse qu’il nous faut défendre pour donner les moyens d’une intelligence du monde au plus grand nombre.

Les lettres et sciences humaines, loin d’être un simple vernis pour le monde d’aujourd’hui, sont indispensables pour former les acteurs responsables et critiques de notre société moderne. Nous devons valoriser leur fonction structurante en mettant en avant les capacités de compréhension et d’innovation qu’elles permettent de développer.

En particulier, les cursus au niveau Licence, accueillant la majorité de nos étudiants, ne doivent pas continuer à se dégrader en formations générales et médiocres, saupoudrant des savoirs sous un voile de méthodologie. Au contraire, il faut faire le pari de cursus exigeants impliquant les étudiants dans une démarche d’appropriation de savoirs et de méthodes qui apprennent à penser. Cela nécessite de renouveler la pédagogie en réaffirmant l’articulation fondamentale entre enseignement et recherche, le lien organique entre constitution et transmission des savoirs : l’esprit de la recherche peut et doit nourrir la conception même d’une partie des programmes d’enseignement dès les premières années de la licence.


La question de la professionnalisation

Prendre acte de la demande de professionnalisation et y répondre n’implique pas d’obéir à une finalité utilitaire à court terme. Il nous faut ainsi concilier l’exigence sociale immédiate et la nécessité d’anticiper les métiers de demain en conservant une large base de savoirs. Nous pouvons répondre de trois manières différentes mais solidaires :

1/ en construisant, dans les secteurs qui s’y prêtent, de nouvelles formations réellement professionnelles, disposant de moyens suffisants, faisant appel à des compétences et à des réseaux spécialisés tout en restant adossés à des savoirs théoriques et à une culture vaste ;

2/ en affirmant que l’enseignement des disciplines fondamentales de lettres et sciences humaines apporte une formation culturelle, linguistique et critique indispensable à l’exercice de tout métier (ce que les employeurs sont les premiers à reconnaître !) ;

3/ en rappelant que l’une des premières filières de professionnalisation reste celle des métiers de l’enseignement qui relève tout particulièrement de notre compétence. Le rattachement absurde de l’IUFM à Bordeaux 4 ne doit pas nous éloigner de cette mission essentielle de formation des enseignants.

S’adresser au plus grand nombre en intégrant les réalités du monde du travail, c’est aussi développer une offre de formation continue riche et diversifiée, capable de satisfaire les besoins de reconversion et d’évolution des qualifications. Il s’agira par exemple – trop souvent oublié - de répondre à la demande de formation des professeurs des écoles et des enseignants du secondaire tout au long de leur carrière mais aussi de s’ouvrir à des métiers a priori éloignés de nos champs disciplinaires mais qui souhaiteraient pourtant qu’une institution comme la nôtre imagine une offre de formation continue plus ouverte.

C’est aussi proposer et coordonner un programme de Formation à distance digne de ce nom, utilisant aussi bien les nouvelles voies numériques de transmission des savoirs que le suivi pédagogique plus traditionnel dont l’université doit rester garante.

La réalisation d’un tel projet passe nécessairement par une capacité nouvelle à mobiliser l’ensemble du personnel dans un programme de rénovation des maquettes et de l’organisation administrative, et à convaincre nos tutelles et nos partenaires de nous octroyer des moyens supplémentaires, à la hauteur des missions assignées à l’université.

 

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Notre projet se décline en engagements précis dont voici les grandes lignes :

 

Réforme interne


Appliquer un moratoire de la réforme interne
de manière à engager, dans l’année 2008-2009, un véritable travail de concertation pour élaborer un organigramme clair de notre université, pensé à l’échelle du PRES.

Repenser les périmètres et attributions respectives de l’exécutif, des services centraux, des UFR, des départements dans le cadre d’une organisation plus transversale et capable de mieux faire remonter les propositions.

Préparer conjointement le redéploiement et la formation des personnels et la réaffectation et le réaménagement des locaux pouur rendre effective l’application de la réforme en septembre 2010 qui apparaît l’hypothèse calendaire la plus raisonnable.


Offre de formation


Travailler dans le long terme en préparant dès à présent le prochain Contrat Quadriennal (2011-2014). Engager un travail de concertation tous azimuts pour concevoir des formations nouvelles :

- en interne et à partir des projets des équipes de formation, pour proposer l’habilitation de diplômes L et M pluridisciplinaires.

- avec d’autres composantes du PRES, en vue de nouer des partenariats et monter des projets de formation innovants (par exemple, reprendre la maquette élaborée en 2002 avec Bordeaux 1 d’une Licence Lettres-Sciences destinée aux futurs Professeurs des Ecoles, aux bibliothécaires, aux journalistes).

- avec des établissements extérieurs qui ont besoin de notre apport et où nous intervenons déjà à titre individuel (IEP, écoles de commerce…) pour établir de véritables collaborations institutionnelles.

Faire évoluer les maquettes en réfléchissant simultanément à tous les aspects de l’organisation et de la temporalité des études. La restructuration interne des UFR peut être l’occasion d’instituer une plus grande souplesse et une diversification des cursus et des modalités d’évaluation selon les disciplines et la nature des acquisitions.

Proposer un accompagnement spécifique filière par filière pour éviter d’imposer aveuglément des modèles génériques inadaptés. Mieux répartir, par exemple, sur l’ensemble des semestres de la licence les enseignements des diverses disciplines à l’intérieur de chaque cursus ; revoir le principe des UE fondamentales « à composantes multiples » qui entraînent une atomisation des enseignements et des tirages au sort insensés lors des examens. Repenser conjointement la place dévolue aux langues vivantes, trop marginale dans les maquettes actuelles, relativement au contexte d’ouverture au monde dans lequel nous nous inscrivons.

Prendre en considération la nature des formations dispensées et revoir les principes actuels de découpage en CM/TD sur la base de la réalité pédagogique.

Prendre au mot les effets d’annonce de la Ministre qui dit vouloir faire de la réussite en Licence une priorité, et inscrire dans le quadriennal l’accroissement des volumes horaires par étudiant pour l’ensemble des formations et instituer la réduction des effectifs de TD en 1° année. Étoffer les formations en favorisant, là où cela est nécessaire, une pluridisciplinarité qui n’ait pas pour effet pervers de réduire les enseignements fondamentaux à la portion congrue.

Organisation des enseignements


Dans nos domaines de Lettres et Sciences Humaines, les savoirs ne peuvent se construire que dans une temporalité longue, permettant la sédimentation des lectures et la maturation de la pensée. La révision du calendrier universitaire et celle des modalités de contrôle des connaissances, couplées avec la refonte des maquettes, peuvent nous permettre de corriger les effets, pédagogiquement désastreux dans nos disciplines, de la semestrialisation sous sa forme actuelle.

Engager le chantier de la refonte du calendrier universitaire pour permettre de mieux organiser les emplois du temps et d’améliorer la disponibilité des locaux pédagogiques. Etudier la possibilité d’établir des calendriers différenciés en fonction des formations, notamment pour les formations professionnelles. Cette souplesse dans le calendrier permettra de mieux organiser les périodes de travail pédagogique pour réussir à dégager de véritables temps dédiés à la recherche. Cela permettra parallèlement de penser la place et la fonction du tutorat : aider les étudiants dans leurs apprentissages, mais aussi les inscrire dans une dynamique de relais et de partages des savoirs.

Repenser les modalités de contrôle des connaissances pour éviter l’éparpillement des notes et reconsidérer la place des examens terminaux. Mieux coordonner la mise en place des Dispositifs Pédagogiques Particuliers (DPP) notamment en les inscrivant dans les maquettes et les services et en veillant à en établir à l’avance le calendrier.

Rationaliser l’offre de formation ouverte aux étudiants étrangers sur programme en évitant les choix éparpillés qui, aujourd’hui, vont jusqu’aux « sous-matières ».

Concertation, anticipation et coordination de projets


Travailler désormais en concertation avec l’Observatoire des parcours étudiants en liaison avec l’Observatoire Régional des Parcours Etudiants d’Aquitaine (ORPEA), tenir compte d’éventuelles déconvenues mais aussi des encouragements qui peuvent résulter d’une connaissance précise de l’insertion professionnelle.

Coordonner les réponses aux appels à projets pédagogiques (Ministère, Conseil Régional, Europe) de manière à empêcher l’effet d’opportunismes ponctuels et à faire bénéficier l’ensemble de l’université, dans le cadre d’une politique concertée, de ces crédits supplémentaires.

Evaluer le rapport entre les moyens disponibles et les objectifs des formations professionnelles (licence et master pro). Redéfinir, dans un même souci d’anticipation, la répartition des charges administratives liées à la pédagogie (responsables de formation, de niveau et d’UE, d’échanges Erasmus, accompagnement des étudiants). Il en résultera des organigrammes clairs et une amélioration immédiate du travail mené conjointement avec le personnel IATOS.

Favoriser les coopérations exigera de :

- créer un bureau des enseignements professionnels chargés d’accompagner techniquement et logistiquement les formations professionnelles - il s’agira d’élargir ainsi les compétences de l’actuelle Commission des enseignements professionnels et de mieux soutenir concrètement les formations - ;

- mieux associer les Instituts aux décisions de l’université en assurant leur autonomie ;

- mieux associer les étudiants à la réflexion sur l’organisation des enseignements et des modalités d’évaluation (conseils d’UFR, CEVU, commission des enseignements) - préciser, dans cette optique, les prérogatives du Vice-Président Etudiant ;

- engager le chantier de la refonte des procédures de réservation et d’attribution des locaux pédagogiques en les couplant à une utilisation d’un progiciel de gestion des emplois du temps.

Qualité d’accueil, sentiment d’appartenance et devenir des formations


La capacité de mobilisation des personnels sur laquelle nous comptons pour mettre en œuvre ce projet dépend beaucoup du sentiment d’appartenance à un espace de formation commun, dans lequel nous aurions à cœur d’exercer nos responsabilités et dont les étudiants auraient envie d’entretenir la mémoire, assurant ainsi un devenir à nos formations.

Cela repose sur des mesures d’accueil à prendre d’urgence. Ce peut être, sur un plan pratique, la création d’un guichet unique d’information (bâtiment d’accueil) favorisant l’intégration des nouveaux étudiants, ou l’extension des horaires d’ouverture des bibliothèques et salles informatiques en libre accès. Sur un plan éthique, cela implique tout autant que soit mieux assuré l’accueil et l’intégration pédagogique des étudiants et des enseignants étrangers, ce que les personnels ne sont actuellement pas en mesure d’assurer dignement, faute de moyens (décharges, groupes supplémentaires rendus nécessaires par la présence d’étudiants étrangers ; calendriers moins soutenus permettant disponibilité et écoute lors de la venue de collègues étrangers). Il y va de la place et de l’identité de notre université dans le monde de la recherche et de l’enseignement.





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