sur l'itération du mandat présidentiel

Pourquoi nous nous engageons à renoncer à l'itération du mandat présidentiel

 

 

L’article 6 de la loi du 10 août 2007 précise que le « mandat (du Président), d’une durée de quatre ans, expire à l’échéance du mandat des représentants élus des personnels du conseil d’administration. Il est renouvelable une fois. »


Le fait que notre candidat ait, à maintes reprises, affirmé qu’il ne solliciterait pas un nouveau mandat s’il était élu, a surpris certains collègues. Cela nécessite donc une explication.

La possibilité du renouvellement du mandat présidentiel s’inscrit de fait dans une logique propre à la loi LRU, qui est celle d’une présidentialisation excessive du pouvoir : un champ de compétences très élargi et un temps d’exercice allongé (deux fois quatre ans). Parmi d’autres dispositions, nous avons critiqué cette possibilité offerte aux Présidents qui risque de couper encore davantage le Président de ses collègues universitaires et d’isoler peu à peu un corps d’administrateurs sinon de gestionnaires.

Il existe une parade : c’est la collégialité dans l’exercice du pouvoir et c’est ainsi que nous avons conçu notre campagne et notre projet.

Cette collégialité dans laquelle est née notre démarche et qui nous a portés est en elle-même le gage de son action future, si nous devions l’emporter. Nos listes ne sont pas nées de la volonté d’une ou deux personnes qui ont démarché des collègues pour constituer un rassemblement de circonstance : elles sont nées d’une décision collective, ont bénéficié du travail de réflexion de toute une équipe qui a ensuite porté des individus à sa tête pour la représenter. Dès lors que nous affirmons ce principe de la collégialité, celui qui exercera, à la tête de l’Université, la responsabilité présidentielle, deviendra le représentant d’une équipe qui travaillera collectivement à la recherche du bien commun. Cette collégialité qui conduira nos pratiques en matière de gouvernance, renverra ainsi au second plan les aspects individuels sinon personnels. Elle écartera le risque de présidentialisation et de confiscation du pouvoir par un seul homme pendant 8 ans.

Nous pensons que, pour un président en exercice, refuser la possibilité d’un second mandat, c’est aussi une manière d’éviter de préparer pendant 4 ans sa propre réélection et de garantir, pendant une mandature et dans un esprit d’équipe, de se concentrer avec ténacité sur les projets à mener. Le refus de l’itération du mandat présidentiel est pour nous une manière symbolique et forte de défendre non un pouvoir individuel, mais une politique collective qui, le moment venu, pourra être portée par de nouveaux candidats : c’est garantir que le bilan, à l’issue des quatre années, sera celui d’une équipe et non d’une personne seule.

Par ailleurs, le retour revendiqué et programmé du Président, au terme de son mandat, devant ses étudiants, au sein du corps enseignant, permettra de souder encore un peu plus la communauté universitaire autour des objectifs de formation et de recherche qui sont ceux de l’ensemble de nos collègues.

Parce que cette disposition sur l’itération du mandat présidentiel est inscrite dans la loi, il ne sera pas possible de l’indiquer dans l’indispensable future réforme des statuts : ceux-ci ne peuvent bien évidemment entrer en contradiction avec une loi de la République. Mais il est des engagements moraux au moins aussi forts que des dispositions légales.

Et nous invitons tous ceux qui affirment avoir décelé dans la loi LRU des risques de présidentialisation, à adopter une démarche similaire : la clarté vaut toujours mieux que l’obscurité ou le flou.

 

 

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